La Renaissance est implicitement italienne[1], le Rinascimento, puisque ce pays fut son foyer de rayonnement pour l'Europe entière, dans une perspective d'universalité.

La Renaissance italienne amorce la Renaissance, une période de grands changements culturels en Europe qui couvre plus d’un siècle (de la fin du XIVe siècle jusqu’au début du XVIe). Elle marque la transition entre le Moyen Âge et l’Époque moderne en Europe. Le terme « renaissance » est en fait un terme moderne qui devint courant au XIXe siècle dans les travaux d’historiens comme Jacob Burckhardt. Bien que l’on date les origines d’un mouvement de mécénat et d’effort intellectuel cantonné au milieu instruit à la première moitié du XIVe siècle, beaucoup d’aspects de la culture et de la société italienne restent largement moyenâgeux ; la Renaissance ne prend son essor qu’à la fin du siècle. L’époque est surtout connue pour son retour à la culture classique antique après ce que les humanistes de la Renaissance nomment l’Âge sombre. Ces changements, bien qu’importants, ne se produisent que dans les plus hautes couches de la société, et pour la grande majorité de la population la vie quotidienne reste peu différente de celle au Moyen Âge.

La Renaissance italienne prend racine en Toscane, concentrée autour de Florence et Sienne. Le mouvement a ensuite des répercussions importantes à Venise. Les restes de la culture de la Grèce Antique y sont rassemblés, abreuvant les érudits humanistes de nouveaux textes. Plus tard, la Renaissance s’installe à Rome, où fleurit une architecture à la mode antique. Rome sera en grande partie reconstruite par les papes du XVIe. La Renaissance italienne culmine au XVe siècle, pendant les invasions étrangères qui meurtrissent la région (voir Guerres d'Italie). Cependant les idées et idéologies de la Renaissance se répandent dans toute l’Europe, déclenchant la Renaissance au nord à Fontainebleau et Anvers et la Renaissance anglaise.

On connaît surtout de la Renaissance les travaux culturels, entre autres : les travaux littéraires de figures comme Pétrarque, Castiglione et Machiavel (voir Littérature française du XVIe siècle) ; les travaux d’artistes comme Michel-Ange et Léonard de Vinci (voir Renaissance artistique), et les grands travaux architecturaux, comme le Dôme de Florence et la basilique Saint-Pierre à Rome (voir Architecture Renaissance). D’autre part, les historiens d’aujourd’hui considèrent que cette période s’est accompagnée d’une régression économique et de très peu de progrès en science, ce qui a permis le grand bond en avant de la culture protestante au XVIIe.

 

Le terme "Renaissance" s'appliqueà la période de l'histoire de l'Europe occidentale qui s'étend du début du XIVesiècle à la fin du XVIe siècle et qui vit un intérêt renouvelé pour les arts et laculture de l'Antiquité. Durant cette période, la société féodale morcelée duMoyen-Age, avec son économie agricole et sa vie culturelle et intellectuelle dominée parl'Eglise, se transforma en une société de plus en plus dominée par des institutionspolitiques centralisées, avec une économie urbaine et commerciale, et un patronagelaïque de l'enseignement, des arts et de la musique.

A cette époque, les villes italiennes sontorganisées en cités-Etats aux aires d'influence étendues. Placées sous le pouvoirdespotique de grandes familles (les Médicis à Florence, les Este à Ferrare, les Sforzaà Milan, les Gonzague à Mantoue, les ducs d'Urbino, les doges de Venise et les papes àRome), elles connurent une stabilité et une propérité économiques favorables audéveloppement des arts.

Les quatre ages de la Renaissance :

  • la "Pré-Renaissance" désigne l'art toscan entre 1300 et 1400 (Trecento - XIVe siècle). Les artistes de l'époque (Giotto, Lorenzetti, Duccio, Martini) opèrent une transition entre l'art primitif byzantin et un style naturel que l'on associait alors à la Rome antique.
  • la "Première Renaissance" désigne l'art toscan entre 1400 et 1500 (Quattrocento - XVe siècle). Pendant cette période et pour la première fois dans l'histoire de l'art occidental, la peinture prend une position prédominante par rapport aux autres genres artistiques. Les figures de proue sont Masaccio, Uccello, Piero della Francesca, Botticelli et Mantegna.
  • la "Haute Renaissance" fait référence aux arts de la Rome papale, de Florence et de la République de Venise entre 1500 et 1530. Les figures de proue en sont Michel-Ange, Raphaël, Léonard de Vinci et Titien.
  • on applique généralement le terme de "Maniérisme" (de l'italien maniera qui signifie style) à l'art de la période comprise entre 1520 et 1580. Les oeuvres maniéristes sont raffinées, sophistiquées. Pontormo, Bronzino et Tintoret en sont les maîtres

 

La première Renaissance, ou Quattrocento, se développe en Italie au XV e siècle avec notamment Donatello en sculpture, Brunelleschi en architecture et Masaccio pour la peinture. Ces artistes cherchent à créer des formes artistiques à l'unisson de l'apparence de la nature.

Dans le domaine de l'architecture, Brunelleschi crée le type Renaissance avec l'audacieuse coupole de Santa Maria del Fiore qui préfigure celle de Saint-Pierre de Rome, chef-d'oeuvre de Bramante et de Michel-Ange.

 

Celle-ci appartient à la seconde Renaissance, qui se développe à Rome à partir de 1494, sous le mécénat des papes. Dans les domaines de la peinture et de la sculpture, les noms de Raphaël, de Léonard de Vinci et de Michel-Ange sont souvent associés pour évoquer l'art de la Renaissance à son apogée.


Le nouveau statut de l'artiste
L'accroissement de la sensibilité au savoir classique (notamment au naturalisme d' Aristote) entraîne ces approches révolutionnaires que sont l'observation et l'étude directes du monde naturel. Aussi les thèmes profanes prennent-ils une importance croissante pour les artistes, auxquels le regain d'intérêt pour l'Antiquité offre un répertoire de sujets empruntés à l'histoire et à la mythologie gréco-romaine. Les modèles proposés par l'art et l'architecture antiques font également naître de nouvelles techniques artistiques ainsi qu'un désir de recréer les formes et les styles de l'art classique.    

 

Le nouveau statut de l'artiste, désormais considéré non plus comme un simple artisan mais comme un créateur, recherché par les mécènes - pour la plus grande gloire desquels il œuvrera - et respecté pour son érudition et son imagination, est à la fois la conséquence et la cause première du développement de l'art renaissant. A l'instar du rôle social de l'artiste, les attitudes devant l'art connaissent une mutation. L'art est prisé non seulement parce qu'il véhicule l'enseignement social et religieux, mais encore parce qu'il constitue un mode d'expression personnelle qu'il convient de juger selon des critères esthétiques.

Trois phases dans la Renaissance en Italie
Bien que la Renaissance italienne connaisse une évolution continue, on y distingue traditionnellement trois grandes phases: le Quattrocento, la maturité classique et une phase tardive qui voit se développer une tendance privilégiant la virtuosité technique, la «manière», d'où son nom de maniérisme. Les historiens d'art ont tendance à détacher cette dernière époque de la Renaissance proprement dite et à y discerner de nombreuses tendances concurrentes et divergentes.

Certains spécialistes font coïncider le début de la Renaissance avec l'apparition sur la scène artistique de Giotto, au début du XIV e  siècle; d'autres considèrent comme des phénomènes isolés les prodigieuses œuvres qu'il réalise dans une veine naturaliste. En effet, selon les tenants de cette seconde thèse, le style Renaissance proprement dit ne voit le jour qu'auprès de la génération d'artistes en activité à Florence au début du XV e  siècle.

1. Le Quattrocento
Les membres éminents de la première génération d'artistes de la Renaissance - Donatello dans la sculpture, Filippo Brunelleschi en architecture et Masaccio pour la peinture - présentent de nombreuses caractéristiques communes. Leur pensée repose avant tout sur la foi dans les fondements théoriques de l'art et sur la conviction selon laquelle évolution et progrès sont non seulement envisageables, mais encore indispensables pour que les arts vivent et acquièrent de l'importance. Outre la source d'inspiration qu'ils y trouvent, ils révèrent dans l'art antique le témoignage de tâtonnements qui conduisirent au succès les grands artistes du passé. Soucieux de reconstituer le processus créatif plutôt que de se borner à l'imitation des œuvres parachevées de l'Antiquité, les artistes du Quattrocento cherchent à créer des formes artistiques à l'unisson de l'apparence de la nature et de leur expérience du caractère et du comportement humains. C'est animés d'un esprit de recherche approfondie et méthodique qu'ils relèvent le défi que leur lance la représentation précise tant du volume, du poids et du mouvement des formes plastiques que des nouvelles données picturales que constituent la perspective et les valeurs de la lumière et des couleurs.  

 

La recherche rationnelle est donnée comme la clé du succès; aussi s'efforce-t-on de découvrir les lois exactes des proportions et pour l'architecture et pour la représentation du corps humain, et de systématiser le rendu de l'espace pictural. Tout en observant minutieusement les phénomènes naturels, ces artistes sont enclins à déduire des règles générales à partir d'apparences spécifiques. Par ailleurs, ils s'attachent à transcender la transcription directe de la nature pour insuffler des qualités idéales et immatérielles à l'art, qui se trouve ainsi doté d'une beauté et d'une grandeur plus éclatantes et plus durables que la nature elle-même. Ces caractéristiques - le rendu de formes idéales au détriment de l'apparence réelle et l'idée selon laquelle le monde physique est le véhicule ou l'expression imparfaite de la beauté, spirituelle par excellence -, resteront au cœur de l'évolution de l'art de la Renaissance italienne.  

Le terme de «Quattrocento» désigne la quasi-totalité de l'art du XVe  siècle. Berceau de la pensée artistique de la Renaissance, Florence demeure parmi les foyers d'innovation incontestés. Vers 1450, une nouvelle génération d'artistes, au nombre desquels on compte les maîtres Antonio del Pollaiolo et Botticelli, occupe le devant de la scène florentine. D'autres villes italiennes, telles que Milan, Urbino, Ferrare, Venise, Padoue et Naples, seront des concurrentes de taille en ce qui concerne l'apparition d'élans novateurs. Les œuvres de Leon Battista Alberti à Rimini et à Mantoue se situent à la pointe de la création architecturale de ce nouvel humanisme; les peintures d'un Andrea Mantegna à Padoue reflètent une synthèse personnelle de la perspective linéaire, du goût des antiquités et de la technique réaliste, tandis que le classicisme poétique d'un Giovanni Bellini illustre l'ascension de l'école vénitienne.  

A la fin du XVe siècle, le caractère révolutionnaire des premières conquêtes du style Renaissance s'efface devant un consensus sur des notions de base, telles que la proportion, le contrapposto (attitude d'une statue, appelée également «hanchement contrarié», dans laquelle le poids du corps repose sur une jambe, l'épaule correspondante étant légèrement relevée) et la perspective linéaire; aussi de nombreux artistes se mettent-ils en quête de moyens d'expression personnels dans le cadre de ce répertoire stylistique et technique communément admis. Le Quattrocento ne représente pas, comme on l'a affirmé, les prémices imparfaites, quoique nécessaires, de l'art de la Renaissance classique, mais une période autonome d'un grand mérite intrinsèque. Rétrospectivement, la peinture du Quattrocento semble cependant être en mal d'une figuration qui soit éminemment convaincante, tandis que le rendu des émotions humaines est encore schématique plutôt que réaliste. En outre, la valeur de chaque élément d'une œuvre d'art donnée reste souvent disproportionnée par rapport à l'ensemble de la composition.  
 


2. La Renaissance classique
L'art de la Renaissance classique recherche quant à lui une synergie dans le cadre de la représentation picturale ou de la composition architecturale, en accroissant l'intensité dramatique et la présence physique de l'œuvre d'art et en canalisant ses énergies pour atteindre à un équilibre. Reposant avant tout sur son unité - équilibre obtenu de manière intuitive, étrangère à la connaissance rationnelle ou au savoir-faire technique -, le style de la Renaissance classique est voué à se disloquer dès que l'un des éléments de la composition se trouve privilégié.  

 

Ce style classique, qui ne s'étend que sur une courte période (vers 1495-1520) est le fait de quelques artistes de génie, au nombre desquels comptaient Léonard de Vinci, Bramante, Michel-Ange, Raphaël et Titien. L'Adoration des Mages (1481), laissée inachevée par Léonard de Vinci, est une composition picturale dont l'équilibre sera surpassé par celui de la Cène , la fresque qu'il réalisera à l'église Santa Maria delle Grazie, à Milan, de 1495 à 1497. Bien qu'il se livre aux expériences les plus diverses, tant d'ordre esthétique que technique (et parfois malheureuses, ce qui vaudra justement à cette Cène de se dégrader très rapidement), Léonard est considéré comme le parangon des théoriciens de la Renaissance, dans la mesure où son art est empreint d'une inlassable quête des lois régissant les différents phénomènes naturels.

Dans un style différent, Michel-Ange est la figure même de l'artiste doté d'un génie solitaire. L'universalité de ses talents transparaît dans le tombeau de Jules II (vers 1510-1515), à Saint-Pierre-aux-Liens, à Rome; la chapelle des Médicis (1519-1534), à Florence; la voûte (1508-1512) et la fresque du Jugement dernier (1536-1541) de la chapelle Sixtine; la coupole de la basilique Saint-Pierre (commencée en 1546). Toutes ces créations représentent des chefs-d'œuvre inimitables dans les domaines de la sculpture, de la peinture et de l'architecture. D'un tempérament radicalement différent, Raphaël évoque dans ses peintures de madones et dans ses fresques non des forces écrasantes mais une harmonie sublime et une beauté gracieuse et lyrique.  


3. La Renaissance tardive et le maniérisme
L'évolution de l'art de la Renaissance italienne connaît une rupture nette après le sac de Rome (1527), qui tarit temporairement la source de mécénat représentée jusqu'alors par cette ville, et contraint les artistes à se rendre vers d'autres foyers culturels d'Italie, de France et d'Espagne. Déjà avant la mort de Raphaël, en 1520, des tendances allant à l'encontre du courant classique avaient commencé à se faire jour dans l'art romain.

 

Le Pontormo, le Parmesan et le Rosso Fiorentino, qui comptent parmi les premiers maniéristes, donnent naissance à un style qui trouvera sa plus parfaite expression dans l'œuvre de Giorgio Vasari et de Jean de Bologne. Le maniérisme est un mouvement esthétique qui prise des formes très raffinées de grâce et d'élégance - la bella maniera, ou style, dont le mouvement tire son nom. Bien que l'on retrouve les caractéristiques fondamentales de la Renaissance tardive chez de nombreux artistes, cette période, dominée par le maniérisme, fut sous le signe de l'individualité de l'artiste - qualité qui trouve sa pleine expression dans les dernières œuvres de Michel-Ange.

On se mit à mesurer l'accomplissement artistique avant tout à l'aune de la virtuosité individuelle déployée, et l'émulation suscita une compétition fondée sur l'éclat des réalisations individuelles. L'affectation des maniéristes et leurs efforts pour égaler, sinon surpasser, les grands maîtres qui les ont immédiatement précédés sont les symptômes d'une maturation quelque peu excessive, très éloignée de l'âge d'or de la découverte qui était le fondement premier du concept de Renaissance. 

Michel Ange tentation d'adam et eve

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